Fragilité, perrénité1

Fragilité et pérennité 1

À marée basse, le fleuve de tout temps a créé sur ses rives de multiples espaces d’eau ceinturés par les roches à nu qu’un peu plus tard la marée montante engloutis. Des espaces petits et grands d’un caractère aussi éphémères et périssables que pérennes. Ces espaces ainsi que leur environnement côtier m’ont donc servi de théâtre à des mises en scène de petites chaises de papier en origami d’un à trois pouces de haut.  Je disposais ces chaises sur les roches, près de l’eau et parfois dans l’eau et sur la rive construite pour explorer la fragilité du papier et leur format minuscule dans ce lieu de rochers durs, de vents et de mouvements d’eaux immenses.

Ces mises en scènes sont donc une exploration portant sur la vulnérabilité et sur la durée tant dans les matières confrontées que dans le propos que ces personnages-chaises dévoilent sur les entraves, le silence et l’absence. Ainsi ces mises en scènes éphémères ne nous amènent-elles pas dans des moments furtifs où s’imposent le silence des chaises vides, les personnages absents qui nous expliqueraient leurs dispositions bancales, le débat et pourquoi tant d’effort à investir ces lieux hostiles?