Ce que je te laisse (Duo Mouvements d'Elles)

Ce que je te laisse : la destinée de la transmission

C’est au contact de la collection de rouets du MUMAQ que Monique Gagné et moi avons eu l’idée d’explorer le concept de la transmission.

Ainsi le rouet, ancestral outil, est devenu pour nous une métaphore de la transmission avec sa roue de bois tournant au gré des pédales sur lesquelles les pieds dansent pendant que les mains s’affairent à préparer la laine. Cette laine d’où surgira le fil s’enroulera sur la navette étourdie par la grande roue. Comme si on transmettait dans une mémoire le secret des mains expertes transformant la matière et l’espérance de recommencements, de projets neufs et de suites qui surgiraient plus tard des écheveaux de laine laissés. Et pendant cette passation de la laine brute vers l’espoir qu’il y ait transmission encore et encore on pouvait entendre ce bruit caractéristique du rouet comme le tictac pressé d’une horloge qui continuait de nous dire que le temps passe.

Par le fil, le rouet, son bruit typique qui enveloppait l’installation, la photo, les matières nous avons voulu nous aussi, comme dans un rouet géant, rendre visible la transmission à travers la filiation, nos mots, nos gestes et nos œuvres.

Dans de grandes parois aux multiples fenêtres, j’ai dessiné de fils de lin, de noeuds et d’encre des mains laborieuses reprenant des gestes ancestraux guidant le fil au rouet.